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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 08:42

Je suis née en 1955.

Vers l'âge de six ans, mes parents ont déménagé et nous avons quitté une villa avec jardin pour un appartement en ville, en zone piétonne.

Finies les parties de vélo, les cavalcades dans les escaliers avec mon frère ou ma soeur, les courses poursuite...

Nous passions nos jeudi devant la télé (et oui on faisait partie de ceux qui avaient déjà la télé).

Nous étions trois enfants fins et élancés, 6, 8 et 11 ans, en quelques mois, nous sommes devenus des petits gros...

Et depuis ces années là, pour ma part, je n'ai jamais arrêté de grossir.

 

A l'âge de 11 ans, en 6ème, premier choc.

Le médecin scolaire après ma pesée, m'annonce et écrit dans mon dossier : " OBESITE ".

Je l'ai reçu en plein coeur, comme si il m'avait frappée, insultée, bannie...

Je n'étais plus la bonne grosse, sympa, mais une obèse.

Ma vie n'en a pas changé pour autant, je mangeais toujours autant et bougeais toujours aussi peu.

 

Vers l'âge de 13 ans, je pesais presque 70 kilos, premier régime avec des coupes faim. Il n'a duré que 2 mois. Les médicaments me rendaient nerveuse et agressive et je refusais toute remarque par rapport à ma façon de m'alimenter.

 

A 15 ans, ma mère à une nouvelle fois eu l'idée de m'amener voir un homéopathe réputé. Je lui faisais plaisir en y allant, mais je continuais à voler des saucissons et boites de paté dans les placards. Elle avait très envie que je maigrisse, moi je m'en moquais...

 

Deux ans plus tard, j'avais 17 ans, je pesais dans les 92 kilos pour 1m60. Là, nous sommes allées consulter un endocrinologue qui vendait des régimes. Il m'a prescrit des neuroleptiques lourds et un régime draconien. Quelques mois plus tard, je ne pesais plus que 72 kilos, mais je le suppliais de faire une pause dans mon régime. Il ne voulait rien entendre, il fallait que je maigrisse encore. J'ai plongé dans une dépression et c'est grâce à une fugue de chez mes parents, sans mes médicaments que j'ai tout arrêté, neuroleptiques, régimes, et bien sûr, perte de poids.

 

J'avais gagné une terrible crainte et un total manque de confiance dans les médecins (40 ans plus tard, il me reste des réactions de ce manque de confiance)

 

A  21 ans, je pesais 114 kilos. En accord avec un médecin qui avait réussi à discuter avec moi et me convaincre, je suis rentrée à l'hôpital, pour démarrer un régime hypocalorique. Après 3 jours de jeûne, ma ration alimentaire montait de 100 calories par jour. Au bout d'un mois, je suis sortie de l'hôpital lestée de quelques kilos et avec une grille de repas pour ne pas dépasser 600 calories par jour.

J'ai tenu presque une année entière et suis descendue à 83 kilos.

Et puis j'ai oublié quand et comment, mais tout s'est arrêté, le régime et la perte de poids...

 

A 23 ans j'étais remontée à 108 kilos. Là j'ai commencé un régime du Dr Hatkins... (je n'en ferai pas la pub). J'ai bien remaigri et suis redescendue à 90 kilos.

 

Et je suis tombée enceinte de mon premier enfant.

Les médecins avaient tellement peur de voir une femme enceinte peser trop lourd, qu'arrivée à terme je pesais moins qu'au début de ma grossesse. Un mois après la naissance de mon aîné, je pesais à nouveau 83 kilos.

 

Deux ans plus tard, j'ai refait un "Hatkins" mais moins approfondi.

 

A 27 ans, j'attendais mon deuxième enfant. Je pesais 120 kilos. Pareil, après sa naissance, j'étais descendue à 108 kilos.

 

18 mois plus tard, j'attendais mon troisième fils. Là je pesais 110 kilos. Grossesse difficile, j'ai passé cinq mois sur sept couchée chez nous ou hospitalisée. A la naisssance de mon troisième, j'étais redescendue à 103 kilos.

Et puis la vie de famille a repris.

 

A 31 ans, j'ai refait un "Hatkins", je suis redescendue de 125 à 95 kilos...

 

A 34 ans, j'entamais ma première réunion de WW. Je pesais 140 kilos. Au bout d'un an, j'avais perdu 37 kilos, j'étais un peu fatiguée de faire du régime amaigrissant et voulais tenter l'expérience d'un palier.

Apprendre à me stabiliser au moins une fois dans ma vie (ni grossir, ni maigrir, mais rester quelques mois à un poids stable).

Pour entreprendre le programme de maintien, il me suffisait de présenter un certificat médical.

Le médecin qui me suivait à l'époque n'a jamais voulu me le faire. Il n'arrêtait pas de me répéter, que c'était bien, que j'avais bien maigri, que je ne devais surtout pas m'arrêter là, que je devais continuer et patati et patata. Il restait totalement sourd à ma demande qui n'était pas du tout d'arrêter ma démarche, mais de faire une pause (sous surveillance et contrôlée). L'animatrice des réunions, de son côté ne dérogeait pas au règlement : pas de certificet médical, pas de programme de maintien. Au bout de trois semaines de supplications et requêtes, j'ai tout largué...

Merci Dr S. ! Vous avez tout gâché !

 

Et puis, je n'ai plus rien voulu entreprendre pour maigrir. Je me suis dit, si je dois maigrir, peut être qu'un jour je maigrirai, mais je ne veux plus faire de régimes....

 

Les années et les kilos ont continué à marquer mes jours...

vers l'âge de 45 ans, on a fait bilan sanguin, j'avais beaucoup de diabète... J'ai commencé à prendre des médicaments.

 

Vers l'âge de 46 ans, j'ai dû être hospitalisée pour un érésypèle (un germe microbien s'était installé dans une de mes jambes) c'était horriblement douloureux, il fallait faire quelque chose.

Au service des urgences, le médecin de garde s'est assis à côté de moi (je pourrais dire de mon corps) et commençait à faire son examen diagnostic.

Prise de tension, de pouls, de température et palpations diverses...

Premier constat : OBESITE MORBIDE

Vlan ! la baffe ! On se prend ça en pleine figure, en pleines oreilles, en plein coeur...

Ils ne se rendent pas compte qu'il y a des mots qui peuvent provoquer des maux insupportables ?

En plus je n'étais venue que pour mon mal à la jambe pas pour me faire maltraiter, insulter.

Ils m'ont hospitalisée, n'ont pas voulu me peser parce que je leur ai dit que je devais peser plus de 150 kilos (je m'en doutais, j'étais plus grosse quavant mon WW). Leurs balances ne dépassaient pas les 150 et ils craignaient que mon poids ne leur déteriore le matériel....

Et puis j'ai repris le cours de ma vie d'obèse morbide...

 

Là, je consultais de plus en plus régulièrement mon médecin, celui en qui j'avais confiance, qui acceptait mes fragilités, mon mauvais caractère, tous mes blocages et mes réactions émotionnelles exagérées.

J'ai plongé dans une dépression grave et on se voyait au moins deux fois par semaine. Il m'a aidée à m'en sortir sans recours au médicaments.

 

Petit à petit, les années passaient, le diabète avait du mal à baisser malgré les médicaments que je prenais trois fois par jour.

Mon médecin m'a propsé de voir un... endocrinologue pour le diabète. Ma réaction a été d'une violence inouie, je me suis mise à pleurer, à supplier, à me débattre. Le traumatisme de mes 17 ans refaisait surface...

Il a accepté de continuer à assumer mes traitements.

De mon côté, j'allais de mieux en mieux moralement et j'ai commencé à vouloir bouger : natation, un peu de gymnastique douce (pour le 3ème âge), tenter de marcher. Il faut dire que quand on est vraiment gros, ce n'est pas facile de bouger, se mouvoir, se déplacer.

 

Un jour, on a trouvé une pèse-personne qui allait jusqu'à 180 kilos.

Suspens ! est-ce que je pesais plus ou moins que 180 ?

Quand je suis montée dessus, il a eu la gentillesse de m'annoncer 168 kilos. J'étais soulagée, je n'avais pas cassé la balance....

Il a fallu qu'un matin mon cruel pèse personne m'annonce 170 kilos pour que je réalise quel poids je pesais.

Je me suis dit : j'ai pris 30 kilos de plus qu'au début de mon grand WW, si j'en reprends encore 30 (on n'est plus à ça près), je vais arriver à 200 !"

Et ces 2 kilos m'ont permis de me rendre compte que:

je ne m'arrêterai JAMAIS de grossir...

Il fallait vraiment faire quelque chose ! Mais pas un régime, je devais trouver comment faire.

 

Enfin, j'étais décidée !

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commentaires

M
J'ai suivi un bon régime, ça a marché au début mais d'un coup j'étais bloqué dans les 78 kg, je ne peux ni descendre ni grossir je ne sais pas ce qui est arrivé !! alors j'ai tout lâché et<br /> maintenant je fais les 83 kg !!!<br /> <br /> Est ce que les compléments alimentaires pour perdre du poids sont un bon choix ??
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P
Voila un site que j'ai fait, si ca peut aider :<br /> http://gperdu50kilos.fr/introduction/index.html
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A
Bonjour Camille,<br /> <br /> Je suis arrivée ici par hasard et j'ai commencé à lire vos articles.<br /> J'en suis à celui-ci et j'ai peur de découvrir les autres.<br /> J'ai peur car je ne me reconnais, comme beaucoup de vos lecteurs, que trop dans votre témoignage, dans les mots que vous nous livrez...<br /> Oserais-je aller plus loin ?
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N
trés emouvent,et qu'elles courage,je pèse 108 kg et 45 ans et je suis obése depuis 5 ans alors je comprend très bien,merci pour ce partage et encore bravo pour cette énorme courage.
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O
Très touchant. Je n'ai pas de problèmes de poids, mais je suis obsédée par l'idée de grossir et je comprends ce que vous avez pu ressentir, votre article est très bien écrit, quelle volonté, quel<br /> combat ! Bravo.
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